On peut se demander pourquoi, alors que je propose un atelier d’écriture inclusive, les textes de ce site web ne sont pas intégralement rédigés en écriture inclusive. Je donnerai au moins trois raisons :
- Lors des séances que j’ai déjà animées, certaines personnes très sceptiques, voire hostiles vis-à-vis de l’écriture inclusive, n’ont pas hésité à participer et à écrire de beaux textes en recourant à la règle de proximité ou aux formes fusionnées, etc. C’est aussi (mais pas seulement) à ces personnes que s’adresse l’atelier d’écriture inclusive que je propose. Je ne souhaite pas les décourager de continuer à (oser) participer. C’est durant l’atelier, et au moyen de propositions d’écriture, que l’on découvre différentes approches de l’écriture inclusive.
- À titre personnel, je peux être attiré par certains aspects, et par certaines approches de l’écriture inclusive, ou gêné par d’autres. Je crois que la langue évoluera, qu’on ne pratiquera pas tout à fait le même français dans 100 ou 200 ans, et qu’il faut s’accorder une certaine liberté dans l’usage de la langue si on veut lui permettre d’évoluer avec la société. De quelle façon ? Je l’ignore. Je propose des ateliers, pas des cours d’écriture inclusive. Et si mon intention n’est pas d’abandonner des écrivant·es en pleine nuit inclusive (j’apporte des pistes et des outils), il n’est pas question de les prendre par la main tout à fait jusqu’au bout.
- En tant qu’animateur d’ateliers d’écriture inclusive, je souhaite inviter des gens à écrire inclusif avec plaisir, et non pas se conformer superficiellement à ce que certains perçoivent comme une injonction. Surtout, je ne souhaite pas qu’on écrive inclusif pour me faire plaisir ! Le souci des jugements peut être très inhibant en matière de créativité linguistique, et plus largement de créativité sociale. Le meilleur moyen de désamorcer ce genre de pression, pour moi, c’est d’éviter de m’exprimer 100 % du temps en langage inclusif.
À moyen terme, il est probable que je publie certains articles de blog en écriture inclusive… et d’autres non.